Et aussi

Santé financière des associations : une situation plus qu’alarmante

29 Oct 2025 Par
Santé financière des associations : une situation plus qu’alarmante

Le Mouvement associatif et le Réseau national des maisons des associations (RNMA), en partenariat avec la Fédération nationale des centres sociaux (FCSF) et Hexopée, et en lien avec l’Observatoire régional de la vie associative (ORVA) des Hauts-de-France, ont publié en octobre 2025 les résultats de leur deuxième enquête nationale sur la santé financière des associations.

Réalisée en septembre 2025 auprès de 4 300 associations, cette nouvelle étude confirme et aggrave les constats déjà dressés au printemps dernier : la situation financière des associations devient critique.

Une trésorerie qui ne s’améliore pas

Près de 70 % des associations employeuses déclarent que le montant de leurs fonds propres demeure fragile ou nul.
30 % disposent de moins de trois mois de trésorerie, dont 5 % sans aucune réserve.
À ce niveau de fragilité, ce sont près de 90 000 emplois associatifs qui pourraient être directement menacés.

Le fait que la situation reste identique à celle observée en mars est particulièrement préoccupant : en cas de retard dans le versement des subventions, certaines associations pourraient ne recevoir aucun financement public pendant plusieurs mois, les plongeant dans une impasse financière.

Des financements publics en recul

Près d’une association employeuse sur deux a vu ses financements publics diminuer en 2025, et pour une sur cinq, cette baisse dépasse 20 %.
En vingt ans, la part des subventions dans le budget global des associations a chuté de 41 %, illustrant une tendance lourde et durable.

Cette contraction touche non seulement l’État, mais aussi l’ensemble des collectivités territoriales, qui, confrontées à la baisse de leurs dotations, réduisent à leur tour leurs soutiens financiers.
Résultat : les associations subissent une « double lame » budgétaire après la loi de finances 2025.

Des emplois en danger

Le monde associatif représente près de 1,8 million de salarié·es, soit environ 10 % de l’emploi privé en France.
Pourtant :
40 % des associations réduisent leur masse salariale ;
9 % déclarent devoir procéder à des licenciements ou à des plans de sauvegarde.
Les données du BODACC confirment une hausse record des plans de sauvegarde et des liquidations d’associations : leur nombre a doublé en trois ans.

Retrouver les éléments de l’enquête