Ligue de l’enseignement : communiqué de la Fédération de Paris suite aux attaques d’un magazine d’extrême droite

Suite aux attaques haineuses d’un magazine d’extrême droite, la Fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement réaffirme ses engagements en matière de laïcité et en appelle au soutien de ses alliés républicains.

Communiqué, 4 décembre 2023

« Le samedi 2 décembre, le magazine d’extrême droite Causeur publiait un article remettant en cause le positionnement laïque de la Ligue de l’enseignement et plus particulièrement celui de la Fédération de Paris. Loin de donner du crédit à cet « article » – s’inscrivant nettement dans le champ de la haine et de la désinformation – nous prenons la parole pour réaffirmer nos engagements et en appeler à nos alliés républicains : aucune complaisance pour l’extrême-droite, ses obsessions et son instrumentalisation du principe de laïcité.

Un idéal laïque
L’histoire de la Ligue de l’enseignement est profondément liée à l’idéal laïque. Nous sommes fièr·es d’avoir contribué à l’instauration de ce principe essentiel et continuons de le défendre : par des projets et par la stricte application des textes en vigueur, notamment dans les équipements publics confiés à notre gestion. Ainsi, les usagères mineures stigmatisées par l’article, qui va jusqu’à publier leur photo (volée), ne sont aucunement soumises au même devoir de neutralité que nos salarié·es, elles et eux investi·es d’une mission de service public. Ces dernièr·es s’inscrivent pleinement dans cette mission, tout en garantissant à nos usager·es la liberté de conscience et de religion que leur octroie la Charte de la laïcité dans le service public : c’est la loi, nous nous en félicitons, et personne ne s’étonne que cela suscite des sueurs froides dans le camp réactionnaire.

Former et lutter contre les discriminations pour « faire société »
Notre Fédération est par ailleurs pleinement engagée pour la citoyenneté et la démocratie, notamment dans l’École publique, dont elle est un partenaire ancien et reconnu. A ce titre, elle mène un combat contre les inégalités scolaires – cause dont on peine à croire qu’elle soit remise en question comme elle l’est par cet organe de presse – et accompagne de nombreux jeunes. Dans les projets et actions pédagogiques que nous menons avec ces dernier·es, nous accordons une attention particulière à la lutte contre les discriminations, en cohérence avec l’ambition d’une République qui donne les mêmes chances à tout·es, et permet à chacun·e de se former pour participer et ainsi, faire société.
C’est pourquoi la colère le dispute au dégoût à la lecture d’un article aux relents racistes, identitaires et misogynes, qui s’attaque aux jeunes – dans ce cas des jeunes femmes – que nous accompagnons, et qui reprend les poncifs et le « prêt à penser » d’un discours extrémiste que nous dénoncerons autant qu’il le faudra.

Pour une éthique journalistique
Notons enfin que l’enquête de terrain et les échanges de mails évoqués dans cet article ne nous ont jamais été présentés comme le fruit d’un travail journalistique. En outre, les mises en cause nominatives et les photos volées – de personnes mineures – relèvent de pratiques inacceptables et sont contraires à la Charte d’éthique professionnelle des journalistes.
Rappelons à Causeur et à celles et ceux qui y écrivent que le journalisme est un métier qui s’apprend, et qui demande autant de déontologie qu’une authentique « honnêteté intellectuelle ».
Nous les remercions néanmoins de justifier aussi brillamment la place accordée à l’éducation aux médias et à l’information (EMI) au sein de nos projets d’éducation à la citoyenneté. »

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