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Déploiement du Service national universel sur l’ensemble du territoire français en 2021

27 Jan 2022 Par
Déploiement du Service national universel sur l’ensemble du territoire français en 2021

L’INJEP rend public un rapport d’évaluation des séjours de cohésion 2021 du Service national universel (SNU). Ce texte examine la mise en œuvre du SNU et propose des pistes d’amélioration en vue de son extension et de sa généralisation, compare les modalités de mise en œuvre selon les sites afin de dégager les modes d’action les plus pertinents, et décrit enfin les volontaires et leur ressenti des séjours, afin d’éclairer l’effet du SNU sur leurs parcours. 

L’INJEP publie un rapport d’évaluation des séjours de cohésion du Service national universel (SNU) en 2021. Cette évaluation s’appuie sur une enquête quantitative, qui avait donné lieu à une première publication[1], et sur une enquête qualitative de terrain de grande envergure, au travers de 438 entretiens et 139 observations d’activités sur 12 sites. Elle vise à comprendre les motivations des participants, les points forts et les pistes d’amélioration de ce nouveau dispositif des politiques publiques de jeunesse, dans une perspective de généralisation à l’ensemble des 15-17 ans.

Les séjours de cohésion à la loupe
Le SNU se découpe en trois phases : un séjour de cohésion de 12 jours réunissant en général de 100 à 200 jeunes, une mission d’intérêt général, et une étape facultative d’engagement civil ou militaire de trois mois à un an. C’est sur le séjour de cohésion qu’a reposé l’évaluation en 2021. Les prochains séjours de cohésion auront lieu du 13 au 25 février 2022.
Rédigé par le cabinet Pluricité, ce rapport d’évaluation s’articule essentiellement autour de cinq points : la gouvernance et les projets de territoire, les ressources humaines et le management, l’organisation et la gestion opérationnelle des centres, les choix pédagogiques, et enfin, l’expérience ainsi que le vécu des jeunes volontaires.

Une édition 2021 marquée par la crise sanitaire
Le contexte de crise sanitaire lié au COVID-19 a entraîné le report de la seconde édition des séjours de cohésion initialement planifiée en juin 2020. Les sites ont ainsi dû se mobiliser en respectant un calendrier extrêmement contraint, ce qui a eu des répercussions sur les modalités de gouvernance (recrutements, mise en place ou non d’un comité de pilotage, capacité de mobilisation partenariale, formalisation d’un projet de territoire…), et sur les conditions d’organisation des séjours. Ce contexte et la période post-confinement dans laquelle se sont déroulés les séjours ont également exacerbé à la fois les attentes et la satisfaction des jeunes, qui est demeurée à un niveau élevé.

Une très forte implication des équipes projet et de tous les encadrants a ainsi été nécessaire à la réussite des séjours, qui s’est aussi appuyée comme en 2019 sur la mixité des cultures professionnelles engagées (armée, éducation populaire et éducation nationale). Par rapport à 2019, conformément aux conclusions d’une première évaluation[2], la répartition des rôles de chacun dans les équipes a été globalement clarifiée, des pédagogies actives et des activités physiques, de sport et de cohésion ont plus souvent été proposées aux jeunes, et les plannings ont été allégés, même si plusieurs jeunes ont continué à exprimer une fatigue en milieu et fin de séjour. A l’inverse, les jeunes ont moins participé à la gestion de la vie quotidienne des maisonnées, essentiellement en raison de la crise sanitaire et des mesures barrières à respecter.

Facteurs de réussite et pistes d’amélioration
Sur les sites préfigurateurs, qui avaient déjà expérimenté le SNU en 2019, la préparation comme la mise en œuvre des séjours a été grandement facilitée, soulignant les enjeux de pérennisation des moyens dans une perspective de généralisation, et particulièrement de fidélisation des ressources humaines, qui a pu être fragilisée par des tensions autour de la gestion des contrats, des salaires et des congés.

Le rapport pointe par ailleurs plusieurs pistes d’amélioration, notamment en matière de coordination du dispositif et le dialogue entre les différents échelons territoriaux, d’articulation entre le séjour de cohésion et la mission d’intérêt général (phase 2 du SNU), ou encore d’accompagnement à l’orientation professionnelle des jeunes, insuffisamment mis en œuvre lors du séjour.

 

[1] James S., Mauroux A., Cousteaux A.S., « Déploiement du service national universel 2021. Une satisfaction confirmée des jeunes volontaires » INJEP Analyses & synthèses, n°51, 2021.
[2] Quentin Francou, Samuel James, Aude Kerivel, Aude Defasy, Pierre Grousson, Thibaut Desjonqueres, 2020, Évaluation de la phase de préfiguration du Service national universel. Enseignements de l’étude des séjours de cohésion de juin 2019, INJEP Notes & Rapports.